La meilleure stratégie d’investissement : investir avec son cul !

Nous devons mener notre existence de manière durable et respectueuse. Ne pas utiliser de mots méchants et être toujours attentif.Leslivres pour enfants et les romans de James Bond de Ian Fleming sont réécrits pour éviter de traumatiser quelqu’un par inadvertance. Il est inimaginable qu’un enfant tombe sans s’en douter sur des mots grossiers comme « gros » ou « petit ». Je me demande combien de temps il faudra encore avant que ma chronique ici soit accompagnée d’un avertissement de déclenchement.

Vous le sentez bien : les moralisateurs me font horreur. Les personnes qui prêchent me sont fondamentalement suspectes. Mais je ne me mets pas en travers de la route de ceux qui veulent mener une vie rigide, abstinente et végétalienne (même si je trouve cela désolant). Je vous demande simplement de ne pas m’embêter avec ça. Pourquoi ce discours, me direz-vous ?

La pierre angulaire de la réussite en matière d’investissement : Patience et discipline

C’est simple : on ne peut pas se passer de la vertu. Et ne vous inquiétez pas, je ne cherche pas à vous convaincre de modérer votre consommation d’alcool, de fumer moins ou de ne plus parier sur les courses de chevaux. Ce qui m’intéresse, c’est l’investissement. Car une stratégie d’investissement volatile est le moyen sûr de compromettre son succès. Aller de l’un à l’autre vide les poches, aller de l’un à l’autre mène à la faillite… ou quelque chose comme ça.

En ce moment même, je ressens à nouveau (et peut-être vous aussi) un léger malaise au creux de l’estomac. La guerre en Ukraine n’en finit pas, au contraire, on a l’impression que les Russes commencent à prendre le dessus. La Chine continue de coopérer avec la Russie, et maintenant le Brésil et l’Afrique du Sud s’apprêtent à monter à bord. Il semble que la géopolitique évolue dans une mauvaise direction. L’inflation ne recule pas aussi vite qu’on l’espérait, les banques centrales menacent à nouveau d’augmenter les taux d’intérêt et de nombreuses entreprises ont récemment annoncé des résultats tièdes. Qui peut donc blâmer les investisseurs qui envisagent de réduire les risques dans leur stratégie d’investissement? Qui veut acheter des actions dans le contexte actuel ?

Investir avec les fesses, pas avec la tête

Et c’est là que la discipline et la patience entrent en jeu. « Celui qui veut gagner de l’argent avec des actions ne le fait pas avec sa tête ou ses tripes, mais avec ses fesses, en restant assis dessus le plus longtemps possible », dit l’un de mes boniments boursiers préférés. Seuls ceux qui achètent des actions pour le long terme profitent pleinement de la tendance haussière des marchés boursiers. L’Investment Returns Yearbook est très instructif à cet égard. Ne vous laissez pas décourager par le fait qu’il soit publié par le Credit Suisse. Cette étude, qui est mise à jour chaque année, est vraiment une bonne chose. Elle est truffée de faits et de chiffres passionnants et présente des comparaisons de performance à long terme de différentes classes d’actifs à travers le monde. Chaque fois que je suis nerveux et que je suis tenté d’adopter une stratégie d’investissement plus défensive – c’est-à-dire de vendre des actions de manière tactique – je jette un coup d’œil aux rendements à long terme des actions dans le CS Yearbook. Cela me fait chaud au cœur : depuis 1900, les actions suisses, par exemple, ont rapporté en moyenne 4,5% par an (et si l’on ajoute le taux d’inflation, on arrive à près de 7%). Les actions américaines ont fait encore mieux : elles ont rapporté pas moins de 6,4% par an en termes réels !

Stratégie d’investissement : les actions battent les obligations

Et les 123 dernières années n’ont pas été avares en crises – deux guerres mondiales, la Grande Dépression, la Guerre froide, le krach des dotcoms, la Grande Crise financière, Corona, et maintenant la guerre en Ukraine, etc. – et pourtant, les actions ont progressé de manière significative sur le long terme. Les 4,5% sont une bonne chose, mais qu’en est-il des alternatives supposées sûres ? Les obligations suisses à long terme n’ont rapporté qu’un maigre 2% en moyenne sur la même période. Dans aucun pays, les obligations n’auraient fait mieux que les actions en termes de rendement moyen. A titre de comparaison, un rendement annuel de 4,5% double votre patrimoine en 16 ans, tandis qu’un rendement de 2% le double en 35 ans !

Bien sûr, les hauts et les bas des actions ont été bien plus importants. Il n’y a pas non plus de garantie que les rendements futurs seront aussi abondants que par le passé. Cependant, un regard rétrospectif montre clairement que les taux de réussite des achats d’actions sont largement en votre faveur.

Dans cette optique, servez-vous un verre de vin rouge, achetez des actions et faites preuve d’assiduité lorsque vous investissez votre argent !

Votre Mark Stock©

Mark Stock est membre de l’équipe éditoriale de Point Capital. « Je suis un passionné de la bourse et de l’histoire économique. Depuis des années, je suis les hauts et les bas des marchés et, bien sûr, j’investis moi-même, de préférence dans des actions. Mon nom est donc tout un programme. Chaque mois, j’aborde dans cette rubrique un sujet que je trouve passionnant. Et comme c’est le contenu et non ma personne qui doit être au centre, j’écris sous un pseudonyme ».