Les crieurs publics sortent à nouveau de leurs trous

La combinaison de stratèges boursiers et militaires est presque encore meilleure. Qu’est-ce qu’ils ne savent pas ! Ils connaissent les motivations de Vladimir Poutine, savent exactement comment défendre un pays avec succès et peuvent bien sûr prédire avec précision quelles seront les conséquences sur le prix du pétrole et les bourses.

Ce qui est amusant, c’est que jusqu’à récemment, nombre de ces experts n’auraient pas trouvé l’Ukraine sur une carte du monde ou considéraient une invasion russe comme improbable. Mais qu’est-ce que j’en ai à faire de mon discours d’hier, penseront-ils.

Ne vous méprenez pas : je serais moi aussi dépassé si je devais donner une évaluation compétente de la situation confuse. Mais je n’ai pas la prétention de me vanter d’un savoir illusoire dans un environnement aussi incertain. Car personne ne sait avec certitude comment la situation va évoluer en Europe de l’Est.

Je suis un peu allergique à la sagesse boursière qui consiste à « acheter quand le canon tonne et vendre quand les violons jouent ». D’une part, c’est de mauvais goût, d’autre part, une guerre est toujours imprévisible, d’autant plus que des sanctions sans précédent entrent en jeu. Les choses ne feront-elles donc qu’empirer ? Ou Poutine réalisera-t-il bientôt son erreur, présentera-t-il son attaque comme un succès – après tout, il peut prétendre avoir détruit l’infrastructure militaire – et se retirera-t-il ? Dans un cas, les actions continueront probablement à souffrir, dans l’autre, il y aura certainement une reprise. Mais justement : nous ne le savons pas, il est inutile de spéculer.

Mais nous n’avons pas besoin de le faire. Comme souvent, la meilleure stratégie consiste à s’en tenir au cap que l’on a fixé une fois dans un moment de calme. La panique est généralement mauvaise conseillère. Mais si vous vous inquiétez sérieusement pour votre patrimoine et que vous perdez le sommeil face à l’augmentation des fluctuations boursières, vous devriez revoir fondamentalement la répartition de votre patrimoine. Après des années de hausse des actions, certains investisseurs ont peut-être surestimé leur capacité à prendre des risques et ont augmenté trop fortement la part des actions dans leur portefeuille. Dans ce cas, un certain rééquilibrage vers des actifs plus défensifs comme l’or et les obligations pourrait s’avérer utile.

Dans cette optique, maintenez le cap et ne vous laissez pas piéger par ceux qui crient sur le marché !

Votre Mark Stock©

Mark Stock est membre de l’équipe éditoriale de Point Capital. « Je suis un passionné de la bourse et de l’histoire économique. Depuis des années, je suis les hauts et les bas des marchés et, bien sûr, j’investis moi-même, de préférence dans des actions. Mon nom est donc tout un programme. Chaque mois, j’aborde dans cette rubrique un sujet que je trouve passionnant. Et comme c’est le contenu et non ma personne qui doit être au centre, j’écris sous un pseudonyme ».